Biographie 
Brina Svit, née Brina Švigelj en 1954 à Ljubljana, est une écrivaine slovène qui écrit principalement en français. Après avoir publié ses quatre premiers romans en slovène, elle opte pour le français à partir de son cinquième roman, Moreno. Pour elle, cette langue l’incite à se concentrer sur l’essentiel. Elle a collaboré pendant 28 ans avec le journal slovène Delo.
En 2017, son recueil de nouvelles Nouvelles Définitions de l’amour est finaliste du Prix Goncourt de la nouvelle. Dans Les cycles de la révolte, roman paru en 2024, elle aborde le thème de l’amour à la fois sur le plan intime et social, mêlant tendresse et colère, très habilement tout en soulignant l’importance du retour aux sources pour être en phase avec ses racines, sa langue et sa culture.
Morceaux choisis
Les cycles de la révolte, 2024
Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (PN)
Ce roman sur la transformation des sociétés reflète bien l’actualité mondiale avec une histoire personnelle qui se fond dans celle de la foule, celle de la politique et des préoccupations écologiques. On l'entend haut et fort :
"On ne veut pas de ce gouvernement autoritaire, corrompu, révisionniste, nationaliste, qui méprise tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Qui nous infantilise et qui se sert de l’épidémie pour nous faire taire. Qui muselle la presse… (.) Moi, notre Premier ministre me fait honte personnellement. Alors j’ai besoin d’être là. Je veux avoir le courage de mes convictions, vous comprenez…"
Brina Svit, Les cycles de la révolte, Paris, Editions Gallimard, 2024, p. 84.
La société civile se responsabilise et se mobilise pour « se révolter » rêvant de liberté, qu’elle soit collective ou individuelle. Nastia, très attachante, en proie à mille doutes, s’imprègne de la réalité pour sortir de sa propre détresse. En se promenant dans sa ville, elle revoit ses racines, son enfance, le temps des neiges, un pont familier, la statue du poète Preseren et sa muse, une fontaine à proximité de la Bibliothèque nationale… Des souvenirs qui ressurgissent enrichis de nombreuses références au monde littéraire et artistique, l’aident à voir plus clair en elle et en son pays natal ; ça lui permet de se ressourcer, se révolter, et d’« ouvrir un nouveau cycle » en se débarrassant de tout ce qui l’encombre.
"Elle aussi admirait ce tableau – son Vermeer préféré -, sa simplicité, sa douceur, son sujet. Une jeune femme debout, en pleine lumière du jour, habillée en veste jaune brodée d’hermine, qui observe son reflet dans le miroir pendant qu’elle attache le ruban noir de sn collier de perles. C’est ça, son sujet : ce regard qu’elle porte à elle-même. Le regard qui remplit tout le mur vide derrière elle, qui crée une tension presque visible et fait vibrer le tableau avec émotion et introspection (.)"
Brina Svit, Les cycles de la révolte, Paris, Editions Gallimard, 2024, p. 130.
Lisez les morceaux choisis
Les cycles de la révolte, Paris, Éditions Gallimard, 2024, 212 p.