Charif Majdalani

Biographie Majdalani

Né en 1960 à Beyrouth, Charif Majdalani s’installe en France en 1980 pour étudier les Lettres Modernes à Aix-en-Provence et obtient son doctorat en 1993. De retour au Liban, il enseigne d’abord à lUniversité de Balamand, puis à l’université Saint-Joseph de Beyrouth où il dirige le département de Lettres Françaises à partir de 1999 à 2008. Entre 1995 et 1999, il est chargé de la rubrique littéraire pour la revue l’Orient-Express.

Son premier roman, Histoire de la grande maison parait en 2005. Suivront d’autres publications qui témoignent de son engagement littéraire et de son analyse des enjeux contemporains : Villa des femmes reçoit le prix Jean-Giono en 2015 et Beyrouth 2020 : Journal d'un effondrement, qui remporte le Prix Femina - Prix spécial du jury.

En 2019, parait Des vies possibles, un roman plein de poésie qui nous transporte dans la quête philosophique et les voyages du héros qui s’interroge sur la notion de liberté et de destinée.

Morceaux choisis

  • Des vies possibles, 2019

Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (HJ)

Le titre de l’ouvrage Des vies possibles est un peu trompeur. Car le héros du livre, qui porte un nom italo-arabe (Raffaelo Arbensis) est un seul homme avec une seule vie de 1621 à 1674. Mais sorti de sa montagne libanaise, il va vivre un kaléidoscope d’aventures, toutes méditerranéennes, de la France de Mazarin à l’ancienne Saint-Jean-d’Acre. Mais ce qui le fera vivre le plus intensément est l’Italie, celle de Rome et de Venise principalement.

Dans un extraordinaire bouillonnement de culture, Charif Majdalani nous fait rencontrer les successeurs de Caravage et de Titien, mais aussi Pierre de Cortone, Lorenzo Bernini et du côté des Français Nicolas Poussin et Claude le Lorrain. Le livre se lit avec facilité, d’une seule traite, et l’on se surprend fréquemment, à la lecture d’un petit passage, à se demander à quel tableau se réfèrent les quelques lignes qui pourraient l’évoquer. On se trouve en fait dans l’univers des joueurs de cartes tricheurs, des musiciens ou des bas-fonds du XVIIe siècle. Pendant un instant, on vit l’existence trépidante et intense du Transtevere ou de la lagune, avant de se retrouver sur la Corne d’or chez le sultan Méhémet, puis jusqu’à Ispahan au temps d’Abbas Shah.

Le Paris de Louis XIII et les peintres des Flandres nous feront connaitre un autre aspect de l’écriture alerte et colorée de l’auteur jusqu’à son retour, assagi, au pays natal. On croit ainsi reconnaitre une des caractéristiques de la diaspora libanaise capable de s’adapter à tous les aspects de la civilisation méditerranéenne, pour le meilleur naguère, comme pour le pire aujourd’hui.

Téléchargez les morceaux choisis

Des vies possibles, Paris, Éditions du Seuil, 2019, 183 p.