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Dany Laferrière

Biographie Dany laferrie re

Né en 1953 à Port-au-Prince en Haïti, Dany Laferrière grandit à Petit-Goâve avec sa grand-mère pour fuir la répression politique sous Duvalier en raison des activités de son père. En 1964, il retourne à Port-au-Prince et travaille comme journaliste dès l’âge de 19 ans. Suite à l’assassinat d’un de ses amis par les Tontons Macoute en 1976, il part s’exiler à Montréal. Son premier roman, Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer, parait en 1985 et rencontre un succès international.

En 1990, il part pour Miami pour se consacrer à l’écriture. En 2009, il reçoit le prix Médicis pour L’énigme du retour et témoigne du tremblement de terre haïtien de 2010 dans un essai, Tout bouge autour de moi.

Élu à l’Académie française en 2013, il devient le premier Haïtien et Canadien à y siéger. Dany Laferrière se distingue par ses réflexions sur le racisme et son engagement envers la littérature québécoise, tout en participant à la promotion de la culture francophone.

Morceaux choisis

  • Un certain art de vivre, 2023

Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (PN)

Les réflexions issues du recueil Un certain art de vivre, rédigées par l’auteur après le départ de Hoki, la femme qu’il a aimée, montrent son cheminement au fil du temps et de son œuvre. Dany Laferrière nous livre une série de pensées à propos de la vie avec ses hauts et ses bas. Il nous fait découvrir avec beaucoup d’émotion et de poésie ses convictions sur la solitude et la fraternité, l’amitié et l’amour, la vie, la mort et l’écriture. L’écrivain transcende sa souffrance et son exil grâce à une introspection intense et profonde.

« Le véritable exilé est celui qui reste

parce qu’il se nourrit d’absence tandis

que celui qui est parti a déjà changé.

Cette métamorphose touche jusqu’à son accent. »

 

Selon lui, le temps, subi ou non, joue un rôle dans l’épanouissement de l’être humain.

« Le temps nous enveloppe pour

nous consoler ou nous étouffer.

ce n’est pas juste de tout mettre

sur le dos du temps. »

Personne n’est à l’abri des moments d’angoisse et de découragement et on voudrait que seuls demeurent les meilleurs instants.  L’introspection régulière dans un for intérieur constamment renouvelé serait une aventure vitale pour avancer dans la vie et en harmonie avec l’autre. La souffrance se dissipe doucement, laissant la place aux beaux souvenirs et à la promesse de nouveaux moments de joie. Par ailleurs, l’art serait salutaire dans cette transformation fondamentale de soi.

« L’art est bien la seule tentative

de réponse sérieuse à notre angoisse

face à ce monstre insatiable

qu’est le temps. »

On trouverait ainsi des réponses à nos interrogations sans qu’on ait besoin de faire de grands voyages ; il suffirait tout simplement de descendre dans les profondeurs d’un silence intérieur.

Lisez les morceaux choisis

Un certain art de vivre, © Éditions Grasset et Fasquelle, 2023, 134 p.