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Léon-Gontran Damas

Biographie  Le on gontran damas

Né en 1912 à Cayenne en Guyane, Léon Gontran Damas est l’un des fondateurs de la Négritude aux côtés d'Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Il fait des études en droit puis en langues à l’École des langues orientales de Paris.   Léon Gontran Damas s’engage activement dans la lutte contre le racisme et pour la prise de conscience noire à l’échelle internationale, tant sur le plan politique que littéraire.

Son premier ouvrage sur la négritude, Pigments, un recueil de poèmes parait en 1937. Dans son œuvre Black Label (1956), il évoque ses racines multiples qu’il décrit comme « les trois fleuves qui coulent dans ses veines ».

En 1958, il est désigné comme conseiller culturel auprès de la société de radiodiffusion, où il participe à la promotion des auteurs noirs. Quelques années plus tard, il poursuit ses actions en faveur de la culture africaine en tant que consultant à l’Unesco.

Son dernier ouvrage, Mine de Rien, publié peu avant sa mort, rassemble trente-six poèmes consacrés à sa terre natale. Il s’installe à Washington en 1970 et décède huit ans plus tard, en 1978.

Morceaux choisis

Black Label, 1956

Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (PN)

Black Label, est un recueil de poésie où Léon-Gontran Damas dénonce les injustices du colonialisme. Il met en avant la quête identitaire, en revendiquant une fierté raciale et culturelle, marquant bien la lutte pour une reconnaissance de la négritude.

« T’EN SOUVIENT-IL

Le Blanc à l’Ecole du Nègre

tout à la fois

gentil

docile

soumis et singe

 

Jamais le Blanc ne sera nègre

car la beauté est nègre

et nègre la sagesse

car l’endurance est nègre

et nègre le courage

car la patience est nègre

et nègre l’ironie

car le charme est nègre

et nègre la magie

car l’amour est nègre

et nègre le déhanchement

car la danse est nègre

et nègre le rythme

car l’art est nègre

et nègre le mouvement

car le rire est nègre

car la  joie est nègre

car la paix est nègre

car la vie est nègre

 

T’EN SOUVIENT-IL (.)

Paris-Nombril-du-Monde

à la merci de l’AFRIQUE

de sa voix

ses regrets

de sa joie

ses tristesses à

 la merci de la fièvre du rythme

de la piste un mouchoir de poche

de l’invitation au voyage aux murs

de la trompette bouchée

on eût dit Celle du JUGEMENT DERNIER

 

Le Blanc à l’Ecole du Nègre »

Par ailleurs, il dénonce la perception des cultures hiérarchisées en critiquant des préjugés raciaux et en présentant une ode à la culture noire. En mettant en lumière la dimension authentique de celle-ci, il initie une quête identitaire, appelant à la célébration de cette richesse culturelle. Et, il termine en prônant une ouverture vers l’autre, rythmant son texte par des répétitions pour renforcer son combat en faveur de la réhabilitation des cultures opprimées.

Lisez les morceaux choisis

Black-Label et autres poèmes, Paris, © Éditions Gallimard, 1956, renouvelé en 2011, 154 p.