Léopold Sédar Senghor (1962-2001)

Biographie Senghor

Léopold Sédar Senghor voit le jour le 9 octobre 1962 à Joal, petite ville côtière du Sénégal, où son père, un commerçant catholique aisé, appartient à l’aristocratie sérère. Sa mère, « Nyilane la douce », est d’origine sérère et peule, issue de la noblesse Guelwar. Le prénom Sédar signifie « qu’on ne peut humilier ». Après avoir fréquenté la mission catholique de Joal, il poursuit ses études d’abord chez les Pères Spiritains, puis à Dakar, où ses professeurs recommandent de l’envoyer en France. À 22 ans, il part pour Paris, où il étudie au lycée Louis-le-Grand et à l’université de Paris, rencontrant Aimé Césaire et obtenant une licence en lettres en 1931.

En 1935, il devient le premier Africain à réussir le concours d’agrégation de grammaire et commence sa carrière comme professeur de lettres classiques à Tours tout en étudiant la linguistique. En 1939, Senghor est enrôlé dans l’armée et fait prisonnier par les Allemands, période durant laquelle il écrit des poèmes. Après la guerre, il devient communiste et occupe la chaire de linguistique à l’École nationale de la France d’outre-mer jusqu’à l’indépendance du Sénégal en 1960.

Élu député, il fonde le Bloc démocratique sénégalais en 1948, remportant les élections législatives de 1951. Marié à Ginette Éboué, puis à Colette Hubert, il devient président de la République du Sénégal en 1960. Son régime, bien qu’autoritaire après l’arrestation de Mamadou Dia en 1962, instaure le multipartisme et un système éducatif performant. Senghor soutient la création de la Francophonie, définissant celle-ci comme un « Humanisme intégral ».

Élu à l’Académie française en 1983, il est le premier Africain à y siéger. Senghor décède en 2001 dans sa propriété en Normandie.

Morceaux choisis

  • Femme noire, Chants d'ombre, 1945

Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (HJ)

Hymne à la femme africaine, le thème choisi par Senghor embrasse aussi une de ses préoccupations qu’il partagera au reste avec Aimé Césaire, celui de la négritude qui traverse toute son œuvre. En érigeant ce thème qu’on aurait pu croire purement physique ou historique, en une des valeurs fondamentales de l’Afrique, Senghor l’ennoblit et prépare le lecteur à une autre de ses grandes idées, le métissage des cultures.

Pour le reste, la carrière poétique et présidentielle de Senghor, son rôle essentiel et primordial joué dans la création de la francophonie en font un des auteurs fondamentaux de l’Afrique francophone et lui garantissent une place historique dans la grande aventure de la langue française en Afrique.

Lisez les morceaux choisis

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