Biographie 
Née en 1929 à Dakar sous domination française, Mariama Bâ est la première écrivaine en Afrique à s’exprimer sur la condition des femmes. Dans ses écrits, elle dénonce les inégalités entre les hommes et les femmes, les injustices et la violence. Élevée par des grands-parents dans une famille musulmane traditionnelle et fortunée, elle étudie à l’école française, obtient son diplôme d’enseignement en 1947 de l’École normale de Rufisque. Après douze ans dans l’enseignement, elle change de vie. Mère de neuf enfants et divorcée trois fois, elle s’investit dans des associations pour encourager l’éducation des femmes et écrit des articles sur la vie des femmes défavorisées.
En 1979, elle publie son premier roman, Une si longue lettre, qui reçoit le prix Noma en 1980. Le récit dévoile la vie des femmes de divers horizons, partagées entre le poids des traditions et une modernité pas toujours facile à assumer. Son deuxième roman, Un chant écarlate, qui aborde le mariage mixte et les différences culturelles, parait après son décès en 1982.
Morceaux choisis
- Une si longue lettre, 1979
Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (PN)
Dans Une si longue lettre, un roman particulièrement engagé, Mariama Bâ devient le porte-parole de ces femmes muselées, interdites de bonheur dans une société polygame dominée par un rapport de force dans le couple et une hiérarchie subtile et surprenante entre les co-épouses. Plusieurs combats sont racontés avec une grande habileté, dans un style clair et fluide, nous emportant au cœur de la vie des plusieurs femmes aux destins multiples, plus ou moins courageuses, soumises, fragiles ou fragilisées par l’injustice des circonstances et le poids des coutumes. L’une d’elle Aïssattou part s’épanouir aux Etats-Unis, Ramatoulaye choisit de vivre aux côtés de son mari malgré la présence d’une deuxième épouse, plus jeune… Dans ce récit très poignant sur l’éveil du féminisme, l’autrice dépeint avec beaucoup de subtilité la psychologie humaine dans une société marquée par la polygamie et la domination masculine. Au travers des portraits de la femme libérée et la femme révoltée et prisonnière de sa condition Mariama Bâ montre que la femme a le choix de sa vie et peut résister à son destin. Selon elle, la femme possède en elle la force nécessaire pour se ressourcer et trouver sa place dans la société par tous les moyens.
Lisez les morceaux choisis
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