Biographie 
Marie de Rabutin-Chantal, ou Madame de Sévigné, orpheline de bonne heure et de petite noblesse, fut élevée sous la tutelle de son grand-père dans l’ambiance d’une famille qui était réputée pour son esprit et qui descendait de Jeanne Frémyot canonisée en 1737 sous le nom de Sainte Jeanne de Chantal, fondatrice de la congrégation de la Visitation avec saint Français de Sales. Veuve avec deux enfants à la suite de la mort de son mari tué en duel en 1651, elle se retira d’abord en Bretagne puis revint à la cour où son esprit fut apprécié ainsi que son talent d’épistolière. Elle reportera son affection sur ses deux enfants Charles et Françoise. C’est avec cette dernière qu’elle entretiendra jusqu’à sa mort une correspondance très assidue, surtout quand sa fille la quittera pour épouser le comte de Grignan en Provence.
C’est son abondante correspondance qui devait faire sa célébrité, bénéficiant d’une audience qui dépassait le cadre familial. Observatrice sans illusions de la vie de la cour, sa correspondance contient de précieux témoignages de la petite histoire du règne de Louis XIV qui, du reste, la traitait avec plus d’amabilité que son rang ne le nécessitait. Ses impressions pleines de fraîcheur et d’une spontanéité malgré tout très étudiée donnent de la vie à la cour une image qui contraste avec les commentaires beaucoup plus prudents et plus courtisans de ses contemporains. Ses lettres sont célèbres pour leur vivacité, leur humour et les récits piquants qu’elle a faits de la vie de cour de Louis XIV.
Morceaux choisis
- La robe d’or de Madame de Montespan, Lettres choisies, 1676
- Lettre à Monsieur de Coulanges
- Les grands, 1679
Pourquoi j’ai choisi ces textes (HJ) ?
En 1676, Madame de Montespan qui a déjà donné six enfants au roi, (et en donnera encore deux), fruits d’une liaison qui a duré de 1667 à 1680, est au faîte de sa situation de maîtresse officielle comme le montre l’épisode de la robe d’or. Mais l’affaire des poisons (1680) et la faveur croissante de Madame de Maintenon finirent par lui faire quitter Versailles et se retirer à Paris dans un couvent qu’elle avait fondé. L’évolution des relations entre le roi et la favorite fait l’objet de toutes les attentions de la cour et Madame de Sévigné en suit avec beaucoup d’intérêt les épisodes, tout en usant prudemment de noms codés lorsque ses indiscrétions pourraient indisposer le maître tout puissant.
Parfois, la prose vaut bien les vers, comme on le voit dans cette lettre de Madame de Sévigné à sa fille et qui est pleine d’humour dans le récit qui est fait de la fameuse robe. Il en est de même de la lettre à Monsieur de Coulanges (son cousin) à propos du mariage du duc de Lauzun avec la Grande mademoiselle qui provoqua tous les commentaires possibles à la cour. Là encore, la verve éblouissante de l’épistolière magnifie la prose de ces deux lettres et me semble digne du nom de poésie.
Le mariage de la fille du tout puissant ministre de Louis XIV est prétexte à une réception à tout casser : on s’y écrase : il est encore plus important d’être vu que de voir ; le luxe s’étale avec insolence. Le snobisme, l’affectation, la vanité règnent en maitres…Le monde n’a pas changé depuis. Pourtant Mademoiselle de Louvois n’était pas une chanteuse…
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Mme de se vigne lettres choisies la robe d or de mme de montespan (59.04 Ko)
Mme de se vigne lettre a m de coulanges (66.63 Ko)
Mme de se vigne les grands (53.92 Ko)