Biographie 
Nimrod, pseudonyme de Nimrod Bena Djangrang, est né en 1989 à Koyam, une ville située à 300 kilomètres au sud de N’Djamena. Docteur en philosophie, il est poète, romancier et essayiste. Après des études primaires et secondaires au Tchad, il part enseigner et poursuivre ses études en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, il s’est installé en France où il enseigne la philosophie à l’université de Picardie à Amiens.
Son premier recueil de poésie, Pierre, poussière, parait en 1989 et son premier roman, Les jambes d’Alice en 2001. Le bal des princes, roman publié en 2008, couronné du prix Ahmadou-Kourouma raconte comment un jeune professeur de littérature, de retour dans son village tchadien après des années d'exil, devient le médiateur entre un colonel de l’armée et les villageois. Sont mis en exergue sa condition d’étranger et son désir d’harmonie entre tradition et modernité, thème couramment exploré chez les exilés de retour au pays.
Récompensé par plusieurs prix, dont le Prix Édouard-Glissant en 2008 pour l’ensemble de son œuvre, il obtient en 2020, le prix Apollinaire pour son recueil de poèmes, Petit éloge de la lumière nature.
Morceaux choisis
Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (PN)
L’enfant n'est pas mort raconte la vie de deux grandes figures historiques de l’Afrique du Sud : Mandela et l'écrivaine, Ingrid Jonker. Celle-ci, fille d’un dignitaire de l’apartheid exprime sa révolte dans un poème poignant lorsqu’un bébé noir est tué en avril 1960 en Afrique du Sud. Nourri et apaisé pendant son emprisonnement par ce poème intitulé Rook en Oker (« Cendre et ocre ») écrit en 1963 en langue afrikaans, Mandela en fera une lecture devant son audience lorsqu’il sera élu président de la République d’Afrique en 1994.
Dans ce récit, on découvre le destin tragique d’Ingrid Jonker reniée par son père à cause de ses opinions politiques. Nimrod a l’art de mêler l’histoire personnelle des deux personnages aux événements politiques qui ont secoué l’Afrique du sud. L’extrait choisi permet de mettre en lumière la puissance de la poésie et de l’art en tant qu’outils de résilience face à l’adversité. On y voit l'importance accordée à la créativité qui va transformer la douleur en beauté.
On ne saurait rester indifférent devant la lutte de ces deux personnages dont la vie est pleine d’enseignements. Mandela aussi avait perdu son fils en 1969. Une tragédie et la vie bascule. Il ne faut pas désespérer, semble dire Mandela. Qui sait, à quel moment de sa vie, une parole, un poème, une rencontre peut nous aider à transcender le pire des drames ?
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