Biographie 
Né à Montréal en 1889, Paul Morin est un poète canadien, qui par l’originalité de son style et la teneur exotique de ses poèmes, sera apprécié par les écrivains montréalais cosmopolites mais critiqué par les régionalistes, spécialistes du langage. Après des études au Protestant High School, au Collège Sainte-Marie et à l’Université Laval, il se rend à Paris en 1907 et s’inscrit à La Sorbonne où il obtient un doctorat ès lettres en 1912. Il profite de ce séjour en Europe pour visiter la France, l’Italie, la Grèce et la Turquie. Son œuvre sera marquée par ses voyages et des flâneries imaginaires vers d'autres civilisations.
Son premier recueil de poésie, Le paon d’émail, qui parait en 1911 chez un éditeur parisien, provoque des critiques ; même si on apprécie la finesse de sa poésie, le pittoresque va déplaire.
En 1914, de retour à Montréal, il enseigne pendant trois avant de devenir secrétaire à l’École des Beaux-arts de Montréal et d’exercer quelque temps comme notaire et traducteur. En 1918, il participe à la parution de la revue littéraire canadienne, Nigog, qui n’aura qu’une vie très brève due aux divergences d’opinions entre régionalistes et exotiques.
Toute sa vie bascule, loin de Paris, sa source d’inspiration. Happé par un sentiment d’exil intérieur, il sombre progressivement sombre dans une lente déchéance physique et morale. En 1922, il publie Poèmes de cendre et d’or, un ensemble de textes empreints de philosophie, oscillant entre l’affliction et l’apaisement, récompensé par le prix David en 1923. Avant de mourir en 1963, Paul Morin nous livre son troisième recueil, Géronte et son miroir où il passe en revue sa vie avec ironie.
Morceaux choisis
- Le paon royal, Le paon d’émail, 1911
Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (PN)
Ce poème célébrant la beauté des fleurs raconte leur fascinante histoire exotique en décrivant leurs couleurs et leurs senteurs uniques. On se laisse facilement emporter par la musicalité des vers dominés la profonde émotion du poète subjugué par un majestueux paon, plein de mystères, tantôt métallisé tantôt servant à nommer un œillet parfumé. Tout le poème est une véritable ode à la richesse florale mais également à la diversité culturelle qui traverse chaque strophe nous faisant voyager dans les jardins d’Asie et d’Europe. Le vieux jardinier devient une source d’inspiration pour le poète qui énumère les autres merveilles florales du monde. On voit ici l’ouverture d’esprit de Paul Morin, qui, très marqué par ses voyages et ses lectures, nous livre une représentation lumineuse et chaleureuse de l’Orient, qui reste contestable, tout n'y est pas toujours rose. Lucide, le vieux jardinier sait que tout est relatif mais il choisit l'art et se berce d'illusion avec la vision du paon royal sur sa tige d'émail.
Lisez les morceaux choisis
Paul morin (83.96 Ko)