Biographie 
Né en 1960 dans le village de Bowounda à environ 300 kilomètres de Lomé, Sami Tchak, pseudonyme de Sadamba Tcha-Kouroura, fait d’abord une licence de de philosophie dans la capitale togolaise avant de poursuivre des études en France en 1986. Il s’installe à Paris où il obtient son doctorat en sociologie à la Sorbonne en 1993.
Sociologue, il s’intéresse aux échanges transculturels en Afrique, en Europe et en Amérique du Sud. Il est connu pour ses essais sociologiques et ses romans où il aborde des thèmes aussi variés que la sexualité et la répression sous différentes formes.
Son premier roman, Femme infidèle qui parait en 1988 met en avant la libération de la femme. Suivront des essais comme La prostitution à Cuba (1999) et d’autres romans comme Place des fêtes (2001), La fête des masques (2004), Filles de Mexico (2008), La couleur de l’écrivain (2011), Ainsi parlait mon père (2018), Les fables du moineau (2020), et Mélodie pour une douleur (2023), entre autres.
Morceaux choisis
- Les fables du moineau, 2020
Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (PN)
Dans Les fables du moineau, l’auteur nous livre une série d’historiettes sur le monde animal en évoquant des thèmes comme la vie et la mort, la nature et la biodiversité. La dimension philosophique de ce récit touche au travers de maintes métaphores. Sami Tchak éveille notre conscience en nous proposant des choix. Dans un monde dominé par la violence, parfois le moineau encourage l’adoption d’une attitude de prédateur plutôt que de victime.
« Votre cœur vous perdra, vous qui vous complaisez dans votre situation de proie, au lieu de développer des ruses de prédateur. Le monde ne sera jamais un jardin de fraternité tranquille mais un champ de bataille dont l’harmonie vient aussi des cruautés indispensables. »
Dans d’autres circonstances, il faudrait tout simplement, comme le moineau, être lucide, apprendre à relativiser en acceptant sa place et ses limites. Le moineau met en garde contre les dangers de la colère, qui peut rendre vulnérable, et mener à l’auto-destruction. Il prône ainsi la maitrise de soi et la ruse face à l’adversité, plutôt qu’une réaction impulsive.
« N’est pas ton ami celui qui t’encourage dans ta colère, car, de ce qu’il pourrait advenir de ton cœur enflammé, il se soucie peu ou pas du tout. Donc, moi, moineau, au chien qui aboie, je dis : « Calme-toi, frère ! Ferme les yeux ! Laisse passer le temps de la colère. Ne permets pas à ta colère de mettre ton feu intérieur en feu, au risque de te faire perdre ton cœur et d’offrir à celui qui t’a offensé de bonnes raisons de rire de ta mort. Couche-toi, prends le temps de t’apaiser. (.) cette colère qui, en te poussant à aboyer, te fait passer pour un dangereux excité, l’animal enragé. (.) »
Leçons écologiques, leçons de vie, chacun y trouvera des éléments qui l’invitent à réfléchir sur l’existence, sur la façon d’harmoniser les relations humaines et les rapports entre l’homme et la nature, et à cultiver ainsi une certaine forme sagesse au cours de la vie. Les petites histoires de l’oiseau, des termites, des fourmis et des abeilles, tout comme celle de la lionne et de la biche, toutes deux mères, peuvent être lues et relues et surtout partagées avec plaisir.
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Les fables du moineau, Paris, © Éditions Gallimard, Coll. Continents noirs, 2020, 139 p.