Biographie 
Né en 1951 en Kabylie, Mounsi arrive en France en 1957 et grandit dans les bidonvilles de Nanterre. D’abord auteur-compositeur, il écrit des chansons où il s’interroge sur l’altérité et le déracinement avant de se lancer dans l’écriture. Après La noce des fous, un premier roman paru en 1990, il publie plusieurs ouvrages dans un style à la fois militant et poétique.
On peut citer par exemple Le voyage des âmes (1997), Rue de la folie, À la mémoire de nos pères (2021) et Les jours infinis (2021) qui est un roman autobiographique où l’auteur fait le récit d’une vie marquée à la fois par la tendresse d’une enfance lointaine et d’une existence précaire lié à son statut d’immigré en France.
Morceaux choisis
- Extraits, Les jours infinis, 2021
Pourquoi j’ai choisi ce texte (HJ) ?
Je ne sais pas si ce livre est le plus beau de tous ceux que j’ai lus dans ma vie mais c’est au moins un des plus émouvants. L’histoire de ce petit garçon dont la mère est morte à la naissance a été élevé par une grand-mère pleine d’amour et de sortilèges. Mais il a fallu quitter la pauvreté de ces montagnes d’Algérie et partir vers ce pays inconnu, la France, avec un père immigré. Il a fallu affronter l’indifférence, l’étrangeté des camarades d’école. Heureusement, comme pour beaucoup d’enfants algériens, il y a la présence lumineuse de l’institutrice, Mademoiselle Laurence, par qui il accède à l'écriture et à la lecture, à une libération. En dépit de toutes les traverses et de toutes les misères, c’est dans l'écriture qu’il trouvera, comme sa grand-mère le souhaitait, une nouvelle vie. Une grand-mère qui l’accompagnera tout au long de son existence, comme dans ses rêves.
Le passage que j’ai choisi, j’ai eu beaucoup de peine à le choisir, j’en aurais trouvé beaucoup d’autres qui m’auraient semblablement touché. Dans une période où les relations entre la France et l’Algérie sont devenues si tendues, je crois que tous les Français et tous les Algériens devraient lire ce petit livre qui illustre mieux que beaucoup d’autres les souffrances aussi bien de l’émigration que celles de l’immigration. Qu’il est dur, le chemin qui conduit à être français. On ne s’en rend pas compte quand on voit les fresques colorées des orientalistes pleines de lumière dorée et de ciel bleu. Il y a eu du sang et beaucoup de larmes derrière. Encore un mot sur Ezzedine, le petit compagnon de notre héros, Mounsi. Il me fait penser au Lili qui accompagnait Marcel Pagnol dans les garrigues et qui fut tué pendant la guerre de 14 ou bien au petit berger dont le père mesurait les pieds avec un bout de ficelle avant d’aller lui acheter des sandales à la ville...
Lisez les morceaux choisis
Mounsi les jours infinis 1 (76.42 Ko)