Molière (Jean-Baptiste Poquelin)

Biographie Molie re

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, né à Paris, fait d’abord des études classiques au collège de Clermont puis du droit avant de se tourner vers le théâtre. Ses premiers essais parisiens ayant été un échec, il passera une douzaine d’années en province avant de revenir dans la capitale en 1658. Apprécié et protégé par le roi, il surmontera les cabales que ses attaques contre les faux-dévots lui ont valu dans sa pièce Tartuffe (1664).

De la farce au divertissement puis à la comédie de mœurs, Molière a fini par s’intéresser à la description et à la critique de la société, sans craindre de s’attaquer à des tabous. On peut rendre hommage à cette occasion à la largeur de vues de Louis XIV qui a su discerner dans des pièces comme Le Bourgeois gentilhomme, Le Misanthrope, Les Femmes savantes, Les Précieuses ridicules, L’Avare et surtout Don Juan, la mesure et le bon sens qui font l’honnête homme du XVIIe siècle.

Morceaux choisis

  • Acte II, Scène 4, Le Misanthrope, 1666 

 

Pourquoi j’ai choisi ce texte ?  (HJ)

Si l’on compare cet extrait du Misanthrope avec les portraits des Caractères de La Bruyère, on voit combien la forme théâtrale donne de la vigueur et de la légèreté aux silhouettes décrites par Molière. C’est aussi que l’ambiance n’est pas la même. Les Caractères sont l’œuvre d’un moraliste retiré dans son cabinet, la scène du Misanthrope est celle d’un salon où la médisance et la cruauté des protagonistes n’ont pas pour but la mise en lumière d’une vérité psychologique mais plus simplement l’éreintage systématique des différents personnages qui passent devant le collimateur de Célimène et des petits marquis. Et il faut reconnaitre que l’exercice de démolition ne manque ni d’allégresse ni de piquant. C’est un brillant festival de dénigrement auquel personne n’échappe et qui est bien fait pour choquer le pauvre Alceste et lui faire fuir de tels salons.

Ce passage de la comédie illustre à merveille l’esprit, la méchanceté et l’exagération de la médisance. Tout le monde a son paquet et les petits marquis Clitandre et Acaste ne se font connaitre ni par leur naissance, ni par leur intelligence, ni par leur richesse mais seulement par leur vanité, leur jalousie et leur mesquinerie. Ils n’utilisent leur esprit que pour démolir leurs voisins. On croirait entendre les journalistes de la radio et de la télévision d’aujourd’hui qui savent tout, tranchent de tout avec une stupéfiante autorité totalement usurpée.

Téléchargez les morceaux choisis

Molie re le misanthrope acte ii sce ne ivMolie re le misanthrope acte ii sce ne iv (111.72 Ko)