Biographie 
Né en 1980 à Tunis, Yamen Manai grandit dans son pays natal avant de se rendre à Paris afin de poursuivre ses études en nouvelles technologies de l’information.
Son premier roman, La Marche de l’incertitude, parait en 2010, suivi de La sérénade d’Ibrahim Santos en 2011, qui lui vaut le prix Alain Fournier en 2012. En 2017, il publie L’Amas ardent, récompensé par le Prix des cinq continents de la Francophonie, le Grand prix du roman métis, et le prix Comar d’or.
En 2022, il reçoit le prix Orange du livre en Afrique et le prix de la Littérature arabe pour Bel abîme (2021), qui critique les maux de la société tunisienne.
À travers ses œuvres, Yamen Manaï se distingue comme une figure majeure de la nouvelle génération d’auteurs tunisiens, s’inspirant de l’actualité et des nouvelles technologies. Il partage sa vie entre la France et la Tunisie.
Morceaux choisis
Pourquoi j’ai choisi ce texte ? (HJ)
Il fut un temps où l’on parlait de « Djerba la douce » et où la Tunisie était considérée comme un paradis, au moins pour ceux qui avaient de l’argent, entre les deux guerres mondiales comme le montrent les constructions de ce qui est devenu le Centre culturel international de Hammamet.
Le livre de Yamen Manaï nous fait voir, hélas, un autre visage de la Tunisie contemporaine. Un garçon de 15 ans dont on ne dit pas le nom, chétif, solitaire, jette un regard lucide sur un pays désenchanté, et dans une famille, un père surtout, qui ne comprend pas sa silencieuse révolte. Il en est réduit à se réfugier dans les livres qu’il dévore et qui deviennent son seul univers. Mais sa vie sera transformée lorsqu’il rencontre Bella. Bella n’est pas une petite amie comme je l’ai d’abord cru. C’est une toute petite chienne abandonnée que l’adolescent a trouvée sur un chantier de construction. Sur ce petit animal le héros reporte toute son affection et il l’élève avec amour en dépit de l’hostilité de la famille. Le drame se déclenche lorsque son père, pour une unique fois, lui donne un peu d’argent pour aller au cinéma. À son retour, Bella a disparu... Je ne raconterai pas la suite.
Ce petit roman est touchant et, même s’il est, j'espère, une fiction, criant de vérité. Le héros de l’histoire ne s’immolera pas par le feu comme Mohammed Bouazizi à Sidi Bouzid, mais il choisira une méthode presque aussi radicale. Quand la jeunesse tunisienne retrouvera-t-elle l’espoir ?
Lisez les morceaux choisis
Yamen manai bel abi me (64.28 Ko)