Biographie
L’enfance et la jeunesse d’Honoré de Balzac dans la région de Tours ont laissé un mauvais souvenir à l’auteur qui vivait loin de sa famille et n’en était pas aimé. Orienté vers le notariat, il s’en détourna rapidement au profit de la littérature mais fut loin de rencontrer le succès dans ses premières tentatives. Travailleur acharné, possédé par le démon de l’écriture, mais aussi homme d’affaires malheureux et criblé de dettes toutes sa vie, il trouvera le soutien de Laure de Berny qui fut pendant quinze années son soutien et sa plus précieuse conseillère. C’est elle qui lui inspirera le personnage central du Lys dans la vallée. Le roman paraitra l’année même de sa mort. C’est relativement tard que Balzac concevra de regrouper un certain nombre de ses romans dans le grand ensemble de La Comédie humaine.
Animé d’une énergie inépuisable malgré les problèmes financiers et la maladie, soutenu par l’amour de Mme Hanska qu’il épousera en 1848 à quelques mois de sa mort, Balzac continuera jusqu’à sa fin à accumuler plus de 80 ouvrages qui feront sa célébrité dans les dernières années de sa vie et surtout après sa mort. La statue de Rodin qui le représente sous une forme presque caricaturale dans une robe de bure donne bien l’idée de ce qu’il fut : un géant et un monstre de littérature.
Morceaux choisis
- Le lys dans la vallée, 1836
- La Duchesse de Langeais, 1834
Pourquoi j’ai choisi ces textes ? (HJ)
Au milieu de toute la production de Balzac, Le lys dans la vallée serait le produit d’une crise de dépit de Balzac. Après le succès du roman de Sainte-Beuve, Volupté, et un article sévère du critique littéraire sur un des romans de Balzac, ce dernier aurait décidé de se venger en écrivant un roman meilleur que celui de Sainte-Beuve. Sur une thématique proche de celle du roman de Fromentin, Dominique, un amour rendu impossible par les contraintes religieuses et sociologiques, Balzac donne quinze ans avant Fromentin dans un romantisme échevelé, au point que certains passages ont aujourd’hui un peu perdu de leur crédibilité psychologique. Il m’a paru intéressant de retenir plutôt l’évocation de l’amour que fait Balzac au travers du paysage de la Touraine en lui prêtant toutes les qualités de ce sentiment.
Selon moi, les plus beaux romans de la littérature française sont ceux dans lesquels l’intrigue se réduit presque à la seule fluctuation des sentiments des principaux personnages. Ainsi en est-il de L’Education sentimentale de Flaubert, de La Princesse de Clèves de Madame de la Fayette. Chez Balzac, ce thème est plutôt rare. La Comédie humaine nous offre en effet une description sans fard de la société des années 1830-1848 où tous les défauts et la mesquinerie de cette société bourgeoise, souvent avare, sont dénoncés dans l’énorme production de ce damné de l’écriture. Dans les classes de nos lycées, on nous fait lire Eugénie Grandet qui parait bien fade au milieu de portraits beaucoup plus typés comme dans La peau de chagrin, Le Père Goriot, Le Colonel Chabert qu’il faut absolument lire. Mais ma préférence va incontestablement à un texte des plus romantiques, La Duchesse de Langeais dont on trouvera ici un extrait et dont je me garderai bien de faire connaitre au lecteur la fin qui donne tout son sens à cette nouvelle. Faut-il ajouter que l’histoire a été dédicacée par Balzac au grand musicien Franz Liszt. Il y a pire…
Téléchargez les morceaux choisis
Balzac le lys dans la vallee (79.67 Ko)
Balzac la duchesse de langeais (87.87 Ko)